Bonsoir et bienvenue sur RVR dans ce nouvel épisode de ça n’intéresse que nous, une chronique qui entend proposer lors de chaque volet un survol du vaste éventail des musiques de dessin animé et jeu vidéo avant tout nippon, suivant un support, un compositeur ou un thème par épisode.
Aujourd’hui on se pose la question : « pourquoi écouter de la musique de dessin animé japonais? » en quatre épisodes, quatre épisodes pour quatre singularités, autant de bonnes raisons d’écouter ce genre de musique sans modération réelle…
Troisième réponse, parce que la bande son nippone s’affranchît souvent du visionnage du film ou de la série correspondante, voire, et c’est précisément ça le meilleur, quand on aime les codes et le style développés dans ce type de musique en général, peut se laisser totalement savourer en ayant pas la moindre idée de quoi le support original peut bien parler, tels certains des trois exemples choisis pour cette chronique, trois mondes qui reviendront dans des épisodes futurs qui leur seront chacun spécialement consacrés.
C’est le cas par exemple de Gungrave, l’adaptation en dessin animé d’un défouloir absolu incarné à l’origine en Jeu Vidéo, dont on imaginerait pas de prime abord que la musique y tiendrait une quelconque place pertinente, et pourtant…
Et pourtant on retrouve à la composition Tsuneo Himamori, rien de moins qu’un des membres des Seabelts, le groupe de la toute puissante Yoko Kanno, dont l’aura de la musique régna sans partage dans de très nombreuses oreilles un moment conséquent durant le tournant du millénaire.
Qui se ressemble s’assemble manifestement, et Tsuneo Himamori dote ainsi la bande-son de Gungrave de nombreux beaux moments puisant loin dans des fondations nouvelles et insolites pour le genre.
Résultat une bande originale très originale, remplie de partitions rafraîchissantes et surprenantes, sans conteste un magnifique détour se laissant très agréablement emprunter, qu’on ait ou pas vu, joué, ou apprécié la série ou le jeu vidéo, Tsuneo Himamori ayant par ailleurs composé la musique des deux médias.
C’est le cas également, et le prétexte enfin, pour amener une franchise qui reviendra très souvent dans CNIQN ; un flim animé suivi de 3 oavs, ces dessins animés de longueur variable destinés à la distribution directement en support vidéo, de la cassette VHS au blue ray, avec la bande son la plus riche qu’il m’ait été donné d’entendre par rapport à ce que ces contenus restent obscurs chez nous : Locke the Zuperman.
Comme tant d’animés de cette période, Locke ze Zuperman parle de super pouvoirs, de science-fiction, de fantastique et d’espace.
Et donc je n’ai pas vu une seule des aventures de Locke, esper de son état, avec son apparence androgyne et ses cheveux verts qui rappelleront un peu le Shun des chevaliers du zodiaque, mais, et c’est le sujet du jour, rarement n’ai-je écouté de musiques s’affranchissant manifestement aussi bien de son support vidéo, tant les nombreuses partitions créées pour l’occasion se suffisent à elles mêmes dans les ambiances créées, dans la diversité des thèmes et styles, dans la stimulation de l’évocation d’un imaginaire, tant l’ensemble des compositeurs ayant oeuvré dans le monde de Locke ont rivalisé de talent pour délivrer une esthétique sonore très riche mais relativement propre à chacun, tant la poésie, la naïveté qui se dégagent de nombreuses partitions de l’ensemble sont susceptibles de créer un effet madeleine de Proust alors que ces animés nous sont inconnus.
Bon, parce que, aussi, écouter de la musique de dessin animé japonais mais pas que sans avoir la moindre connaissance du support animé initial, ça n’est pas forcément un saut dans l’inconnu total, quand on a passé une partie non négligeable de son temps devant ce type de média. Nombre de codes, d’ambiances, de rythmes se partagent, se croisent, s’empruntent, se superposent dans le travail laissé par la foule de créatrices et créateurs formant le corpus de composition de musique d’animé, et au final on sait au bout de quelques notes
, comme c’est particulièrement le cas pour l’ensemble de la musique de Choujin Locke, si la bande son est susceptible de nous convenir ou pas.
Mais, enfin, ça n’empêche pas les surprises authentiques, notamment sur des dessins animés récents ou presque, enfin, 2016 quoi, telle la musique de la série Qualidea code.
Alternant sans complexe partitions de piano pur, îlot de confort sans retenue telle cette variation du thème principal de l’anime incluant même le choix d’avoir laissé les bruits de mécanisme de l’instrument, avec des moments beaucoup plus électro voire techno, l’ensemble, création du compositeur Taku Iwasaki, né en 1968 à Tokyo, s’écoute très facilement, voire se consomme d’une traite, la faute à des rythmes et des styles s’enchaînant efficacement, pour qui n’est pas rétif à passer du convenu à l’exotique, du neuf à l’ancien.
Et l’ancien il va de nouveau en être question, quand même, on ne se refait pas, avec un retour sur Locke ze Zuperman et cette somptueuse ouverture composée par Matsui Tadashige pour… et ben c’est ça qui est beau, j’en sais rien… on est 100% dans le thème non ? puisque Rafnour ! Towards Eternity, la piste que je vous propose en intégralité est rattachée à un album, Choujin Locke Hikari no Ken, Luc le surhomme l’épée de lumière, que je n’arrive pas à faire coller avec un des quatre dessins animés composant la franchise… mais du reste, je le pense et l’espère, ça n’empêchera pas d’apprécier cette musique qui pose, je le pense et l’espère aussi, toute l’ambiance d’un récit où il peut être question d’un zuper héros et de son interprétation romantique du genre…
Le solaire, puissant et apaisé Rafnour ! Towards Eternity, une composition de Matsui Tadashige pour Choujin Locke, Hikari no Ken.
Voilà pour cette troisième chronique qui tente de répondre à pourquoi écouter de la musique de dessin animé japonais mais pas que. Il me reste à remercier Philippe à la technique, Léa et Alexiel Bibine pour les extraits sonores, l’ami Teddy pour les traductions ainsi que le magazine Animeland pour son encyclopédie exhaustive des animés, indispensable support technique pour la réalisation de ces épisodes…
Et maintenant, nous laisserons le mot de la fin aux larrons incontrôlables qui se sont chargés du doublage de la série Ken le Survivant, avec cette fois un brin de contexte, puisqu’il faut imaginer que tous les personnages qui se plaignent dans la séquence qui va suivre ont la tête coincée dans une guillotine…
Pour écouter la chronique initiale sur le site de RVR, cliquez ici.