Bonsoir et bienvenue sur RVR dans ce nouvel épisode de ça n’intéresse que nous, une chronique qui entend proposer lors de chaque volet un survol du vaste éventail des musiques de dessin animé et jeu vidéo avant tout nippon, suivant un support, un compositeur ou un thème par épisode.
Aujourd’hui on se pose la question : « pourquoi écouter de la musique de dessin animé japonais? » en quatre épisodes, quatre épisodes pour quatre singularités, autant de bonnes raisons d’écouter ce genre de musique sans modération réelle…
Deuxième réponse, deuxième singularité : parce que c’est riche et que Bernard Deyriès a tout compris.
En écoutant ce CD je me suis retrouvé 35 ans en arrière quand les compositeurs m’envoyaient ces mêmes musiques à approuver sur une cassette audio. Dans les années 80, la musique était importante car les budgets et les moyens techniques d’une série TV était plus limité qu’aujourd’hui. Tout n’était pas bruité et cette musique devait remplir, suggérer, souligner et appuyer les actions et les émotions des différentes scènes. J’ai toujours pensé que la bande sonore est pour 60 % dans la qualité d’un film ou d’une série, l’écoute de ce disque me conforte dans ce sentiment, je trouve ces musiques toujours efficace, remplie de mouvements, de rebondissements et d’image multicolore. Je me souviens de l’émerveillement qui nous saisissait le monteur et moi quand nous positionnons un de ses morceaux en face d’une séquence qui tout à coup se trouvait enrichie et magnifiée. j’espère que les auditeurs d’aujourd’hui trouveront où retrouveront pour les plus anciens, le même plaisir et la même émotion qui furent les miens, à cette époque.
Bernard Deyriès, mars 2016
Ces mots, présents sur un album des musiques d’Ulysse 31, sorti à l’occasion des 31 ans de la série, sont ceux donc, du réalisateur Bernard Deyriès, qui en faisant partie de multiples collaborations franco-japonaises avec le tout aussi iconique Jean Chalopin, créa ou participa aux dessins animés Ulysse 31, Les Mystérieuses Citées d’Or et tant d’autres…
grâce à lui, un témoignage venu « d’en haut » voire même un carthago delenda est, mettait enfin un sentiment précis sur pourquoi ces musiques sont si marquantes, au point de venir vous enquiquiner avec sur les ondes de RVR.
Écouter de la musique de dessin animé japonais mais pas que, surtout celle des années 70 80 avec ce fichu « mais pas que » que je me traine, vous l’aurez compris en grande partie grâce à des auteurs du calibre des aventuriers cités précédemment, et forcément de leurs musiciens formidables, tel Danny Crockett, Ike Egan, Haim Saban et Suki Levy, qui composèrent la musique légendaire d’Ulysse 31, c’est effectivement mettre un pied dans un univers qui eut comme nécessité de faire dans l’excès, le baroque, l’outrance, pour combler les éventuelles carences de l’image, pour pallier aux limites d’un média à l’époque sur la voie d’une maîtrise totale qui lui échappe encore (même si bon, en vrai, il faut bien remarquer que nombre de séries anciennes passées ou pas sur le hertzien français restent complètement belles, et que le côté artisanal de certains moments est parfois devenu une plus value avec le temps)…
Est-ce que ça s’entend, notamment sur ces extraits de la bande son de Sherlock Holmes version canine, composée par Kentaro Haneda ? ces compositions sont très diverses, très riches, parfois sérieusement trop riche pour le bon goût, parfois pas plus riche que le heavy métal envers le Rock. Parfois elles ont mal vieillie mais dans nombre de cas ces musiques nous ont résolument marquées, ont définie une partie de notre oreille, et, ça me paraît vraisemblable, ont été sorties du néant par une foule d’artisans honnêtes qui n’ont pas ménagé leurs efforts, leur talent, leurs influences, leurs obsessions, sous le prétexte que leur travail de commande était à destination de fictions souvent mineures, pour un public répondant à la même définition.
En quittant la bande son de Cat’s Eyes, composée par Kazuo Otani, et en attendant un troisième épisode de pourquoi écouter des musiques de dessins animés japonais mais pas que, je vous laisse en compagnie de Fais gaffe ! Une piste de la bande son de l’inspecteur Gadget, composée par Haim Saban et Suki Levy, magnifique somme de plusieurs moments musicaux marquants de la série, puis, comme on a jamais assez de Ulysse 31 dans les oreilles, Bataille dans l’espace, une composition de Denny Crockett pour Ulysse 31… et comme grandir avec des animes n’est pas exclusif à une génération, pourquoi ne pas finir avec quelque chose de beaucoup plus actuel, et pas moins accrocheur ? Mameko, de la série Demon Slayer par la compositrice Yuki Kajiura.
C’était Fais Gaffe ! par Haim Saban et Suki Levy, pour Inspecteur Gadget en 1983, suivi de Bataille dans l’Espace une composition de Denny Crockett, pour la série de 1981 Ulysse 31, puis Mameko, de la série Demon Slayer par la compositrice Yuki Kajiura.
Voilà pour cette deuxième chronique qui tente de répondre à pourquoi écouter de la musique de dessin animé japonais mais pas que. Il me reste à remercier Philippe à la technique, Léa et Alexiel Bibine pour les extraits sonores, ainsi que le magazine Animeland pour son encyclopédie exhaustive des animés, indispensable support technique pour la réalisation de ces épisodes
Et maintenant en guise d’au revoir, hors contexte et sans prévenir, place aux larrons incontrôlables qui se sont chargés du doublage de la série Ken le Survivant, et des milles facéties qu’ils ont glissés dans cette série qui n’en demandait pas tant, avec ce rapport si particulier au bon goût et au bon sens qui leur sied à merveille…
Pour écouter la chronique initiale sur le site de RVR, cliquez ici.