Bonsoir et bienvenue sur RVR dans ce nouvel épisode de ça n’intéresse que nous, une chronique qui entend proposer lors de chaque volet un survol du vaste éventail des musiques de dessin animé et jeu vidéo avant tout nippon, suivant un support, un compositeur ou un thème par épisode.
Aujourd’hui on se pose la question : « pourquoi écouter de la musique de dessin animé ? » en quatre épisodes, quatre épisodes pour quatre singularités, autant de bonnes raisons d’écouter ce genre de musique sans modération réelle…
Première réponse, première raison : Nostalgie et Révélation
Pour commencer, Nostalgie, sur fond de kirameku inner space composition du génial Yuji Ohno tirée du dessin animé captain future, connu chez nous sous le nom de Capitaine Flam.
Écouter de la musique de dessin animé japonais mais pas que, sous-entendu ici : écouter de la musique de dessin animé avant tout japonais datant de l’enfance de quelqu’un ayant grandi dans les années 80 et 90, c’est replonger de la manière la plus maline et efficace dans toutes ces fictions qui nous ont bouleversés quand nous étions petits.
En effet, il n’y a que 24h dans une journée, et en attendant l’irruption dans notre réalité d’une utilisation du sommeil et des rêves qui s’affranchirait des limites du temps, comme proposé dans le flim Inception de Christopher Nolan, en consacrer au revisionnage des séries animées de notre enfance peut vite devenir un luxe.
Cependant, la musique, c’est magique !
Ça n’intéresse que nous, et ça n’engage que mon expérience sur le sujet, car nous ne sommes pas tous fait pareil à ce niveau, mais l’écoute actuelle de bandes sons de dessins animés vu dans l’enfance, par exemple, Dragon Ball, dont on perçoit en fond la mythique musique composée par Shunsuke Kikushi, peut garantir l’invocation dans nos souvenirs, des meilleurs moments du média associés à la musique en train d’être écoutée.
Ainsi, si j’ai vu ces séries une, deux, parfois trois fois… je les ai écoutées plus de 100 fois, avec, magie de la mémoire, matériau faillible certes mais souvent potentiel coffre au trésor, les meilleures moments ressurgissant dans mon cerveau, à défaut de ma rétine, ce qui, somme toute, est un gain considérable de temps compte tenu de l’effet recherché, proche de la madeleine de Proust.
Fait intéressant, relaté dans l’excellent magazine spécialisé en pop culture nippone Otomo, le fait que nombre de séries animées japonaises regorgent d’instants incroyables associés à une musique qui en est en grande partie responsable, c’est un métier : Sélectionneur musical.
On apprend ainsi dans le numéro 7 de la revue, que nombre de nos claques devant la série Saint Seiya, les chevaliers du zodiaque en version française, sont le fruit heureux du travail de Yasuno Sato, qui, en tant que sélectionneuse musicale sur l’ensemble de la série, a eu pour mission de piocher dans les nombreuses pistes sonores réalisées par le compositeur de Saint Seiya, l’incroyable Seiji Yokoyama, dont nous écoutons le travail en fond, pour les placer à des moments appropriés de l’intrigue, afin d’obtenir la meilleure alchimie possible entre le son et l’image.
On apprend également que l’artiste exigeant que fut Seiji Yokoyama n’eut pas à lui faire la moindre remontrance sur ses choix dans l’ensemble de l’œuvre et ce n’est pas votre humble serviteur qui irait penser le contraire.
Pour finir, révélation.
Si dans la musique qui n’intéresse que nous les époques peuvent se constater de manière frappante, les formations classiques le cédant en gros, pour caricaturer, à quelque chose de plus disco groovy au tournant des années 70-80, puis plus électrique et rock au fur et à mesure que le 21eme siècle se rapproche, une constante se dessine :
C’est peu dire, que le spectateur, jeune ou moins jeune, n’est pas pris pour une buse à l’écoute des bandes sons de notre enfance.
Écouter les musiques des dessins animés japonais mais pas que, de cette époque, comme par exemple les compositions inoubliables de Haim saban et Suki Levy pour les Mystérieuses Cités d’or, c’est mettre un pied dans un univers très riche, très ample, à la diversité étonnante et formatrice pour l’oreille et l’esprit, ce qui sera développé dans une deuxième chronique dédiée à pourquoi écouter de la musique de dessin animé japonais, mais pas que.
En attendant, l’heure est enfin propice à une première irruption dans ces lignes de l’un des plus grand tauliers du genre, l’incontournable Kentaro Haneda, compositeur en 1982 de la série sûrement la plus citée pour évoquer celles qui vieillissent bien, Space adventure Cobra, au travers de sa bande son exceptionnelle et ici les pistes Python 77 magnum et Rush Hour que nous laisserons défiler intégralement.
Osamu Dezaki à la réalisation, Akio Sugino au chara design, Yuji Ohno au générique et bien sûr Kentaro Haneda à la composition, tels furent les grands noms de la dream team à l’origine de l’adaptation animée du manga de buichi Teresawa, space adventure Cobra, dont nous venons d’écouter les pistes Python 77 Magnum et Rush Hour.
Voilà pour cette première chronique qui tente de répondre à pourquoi écouter de la musique de dessin animé japonais mais pas que. Il me reste à remercier Philippe à la technique, Léa et Alexiel Bibine pour les extraits sonores, ainsi que le magazine Animeland pour son encyclopédie exhaustive des animés, indispensable support technique pour la réalisation de ces épisodes.
Et à propos des cités d’or et de souvenirs auditifs très forts liés à l’enfance, nous laisserons à Jean Topart le mot de la fin : Au Revoir, et à bientôt.
Pour écouter la chronique initiale sur le site de RVR, cliquez ici.