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Halloween 2023

Lecteur audio

Bonjour et bienvenue sur RVR dans ce nouvel épisode de ça n’intéresse que nous, une chronique qui entend proposer lors de chaque volet un survol du vaste éventail des musiques de dessin animé et jeu vidéo avant tout nippon, suivant un support, un compositeur ou un thème par épisode.

Aujourd’hui, entre Halloween et la Toussaint qui se profilent, abordons une des figures illustrant au mieux un compagnonnage étroit avec cette ambiance où plane l’ombre de la mort : Le vampire ‍♂️ Dracula, toujours par le prisme musical des musiques de dessin animé et jeux vidéo japonais. CNIQN spécial Halloween sur RVR, c’est parti.

Les crépitements de ce vinyle fatigué mais précieux, puisque seul témoignage audio de la bande son en fond que j’ai réussi à dénicher, sont ceux de la musique de yami no teiô : Kyûketsuki Dracula (le seigneur des ténèbres, Dracula le vampire) adaptation animé nippone datant de 1980 d’un comics Marvel, dans lequel on retrouve à la composition le talentueux Seiji Yokoyama, que nous avons croisé dans la chronique qui se penchait sur la musique d’Albator 78.

Ici, l’entrée inhabituelle d’un clavecin dans le déroulement de l’exécution d’une partition de Yokoyama crée nombre de pistes surprenantes vis à vis de ses autres productions, flirtant plus avec un univers à la scoubidoo, un baroque désuet peut-être, plein de charme sûrement, version Yokoyama.

Par le prisme de ma culture clairsemée, quand on pense à la figure de l’éminent Dracula dans les plus gros succès de la pop culture d’extrême-orient, il se trouve que c’est plutôt son hypothétique progéniture qui se retrouve sur le devant de la scène.

Ainsi est-ce le cas de D, alias D le fils de Dracula, Dunpeal de son état, un être mi vampire mi humain, héros d’une série de romans, Vampire Hunter D, de Hideyuki Kikuchi, illustrés par Yoshitaka Amano, adaptés en animé dans 2 opus mémorables, l’un, sombre et très post apocalyptique, en 1985 par le réalisateur Toyoo Ashida, qui maîtrise le postapo comme on dit à la perfection puisque qu’il signera en 1986 l’éternel et insurpassable long métrage animé de Ken le Survivant, l’autre, baroque et sublime, en 2000 par Yoshiaki Kawajiri, réalisateur formidable ayant oeuvré au non moins formidable studio Madhouse.

Dans la chronique inaugurale de CNIQN et de manière récurrente dans de futures chroniques, j’aborde cet aspect formidable des débuts de l’animation japonaise qui, pour compenser une technique parfois encore balbutiante à l’image, met le paquet sur le son avec à cette fin, l’emploi d’orchestres de qualité, au service des formidables compositeurs du moment.

À l’écoute des partitions de Tetsuya Komuro pour le Vampire Hunter D de 1985, on peut constater combien les appétits changent au fur et à mesure que l’animation progresse. Les partitions si virtuoses et explicites des seventies laissent davantage la place à une musique instaurant un dialogue plus subtil avec l’image, d’autant plus lorsque le sujet du dessin animé tutoie les atermoiements psychiques d’un être mi-humain, mi-vampire, plutôt que des planètes qui explosent.

Cela se vérifie d’avantage encore dans le travail de Marco d’Ambrosio, compositeur américain du Vampire Hunter D de 2000, avec une très belle partition qui joue beaucoup plus la carte de l’accompagnement que la démonstration. Et pour cause, dans ce travail, qui n’est pas sans évoquer la musique d’exception de Wojciech Kilar sur le film Dracula de Francis Ford Coppola, il convient non pas de couvrir une animation limitée, mais d’en accompagner une des plus belles jamais vue à l’écran, puisque c’est l’un des traits principaux du réalisateur de génie qu’est Yoshiaki Kawajiri. Du coup l’équilibre entre le son et l’image se fait ici plutôt élaboré, en restant dans une ambiance fantastique tout à fait propice à cette histoire vampirique, entre chœurs lugubres ,accords dissonants, accélérations haletantes.

Du reste, toujours en suivant un enfant de Dracula mi humain mi vampire en la personne ici d’Alucard, c’est dans l’univers des jeux vidéos que l’on trouve une des bande-son les plus riches du genre vampire, avec la franchise Castlevania de l’éditeur de jeux vidéos Konami et plus particulièrement le jeu à l’origine sur Sony PlayStation en 1997 puis en 1998 sur Sega Saturn, Castlevania Symphony of the night, dont la musique est l’œuvre de la compositrice Michiru Yamane.

Joyau sonore de cet univers et du jeu vidéo en général, la bande son de Symphony of the Night n’est qu’une succession de morceaux tous plus beaux et malins les uns que les autres.

Si le travail de la compositrice semble intégralement numérique,

il s’inscrit dans le top du top de ce que l’on pouvait écouter à l’époque, lorsque l’arrivée de la qualité CD à grande échelle, démocratisée par la génération de consoles du mitan des années 90, a révolutionné ce type de musique.

Michiru Yamane, née en 1963, livre ainsi des partitions d’une densité et d’une diversité inédite pour ce type de jeu, telle cette piste en fond, Wood Carving Partita, tube parmi les tubes trouvables dans cette bande son.

Si les morceaux punchys, formidables, sont légions, on est avant tout dans un jeu d’action, la compositrice insuffle à l’ambiance du jeu tout son lot de passages effrayants, baroques, poétiques, dramatiques et j’en passe pour une expérience ludique qui en sort considérablement renforcée.

Soyez maintenant assurés de passer un Halloween malaisant et effrayant comme il se doit avec Requiem for the gods, une composition de Michiru Yamane pour le jeu Castlevania Symphony of the night dont je vous propose l’écoute intégrale.

Le ténébreux Requiem for the gods, une composition de Michiru Yamane pour le jeu Castlevania Symphony of the night un jeu konami sorti en 1997 réalisé par Toru Hagihara et Koji Higarashi.

Voilà pour cette chronique spéciale Halloween, il me reste à remercier Philippe à la technique, Léa et Alexiel Bibine pour les extraits sonores, ainsi que le magazine Animeland pour son encyclopédie exhaustive des animés, indispensable support technique pour la réalisation de ces épisodes.

Et comme dirait maintenant le mythique Jean Topart à la fin de chaque épisode des Cités d’Or : Au revoir, à bientôt !

Pour écouter la chronique initiale sur RVR, cliquez ici.

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