Bonsoir et bienvenue dans cet épisode de ça n’intéresse que nous sur RVR, une chronique qui entend proposer lors de chaque volet un survol du vaste éventail des musiques de dessin animé et jeu vidéo avant tout nippon, suivant un support, un compositeur ou un thème par épisode.
Aujourd’hui, neuvième des désormais onze, oui, onze chroniques sur la musique que Masamichi Amano a composé pour une série aussi monumentale qu’exceptionnelle : Giant Robo, avec un premier épisode sur la musique du sixième épisode de la série.
Ça y est, ça commence à se tirer pour les colossales mésaventures de Daisaku Kusama, son Robot Géant, et ses compagnons à super pouvoirs. Mais pas assez au final, pour plier le sixième épisode en moins de deux chroniques, tant celui-ci est riche d’instants musicaux très divers, différents, pertinents.
Le sixième épisode de Giant Robo, c’est tout d’abord la poursuite d’une certaine rupture de ton initiée dans l’épisode précédent avec les débuts plutôt solaires et tonitruants des premiers épisodes. À ce que j’ai retiré des bonus du coffret DVD de la série, cela peut provenir du fait que si les premières partitions ont été écrites au japon, Masamichi Amano a créé les suivantes en Pologne, en un très court laps de temps, lors de son séjour destiné à l’enregistrement de l’intégrale de la bande originale, avec l’orchestre philharmonique de Varsovie.
Ajouté à cela des considérations scénaristiques dominées par les révélations, les dénouements, l’apparition manifeste du casting intégral des antagonistes et on retrouve cette impression de fin d’un monde commencée en fin d’épisode 4, continuée dans le suivant, comme dans cette implacable partition martiale en fond, servant de thème à Big Fire en personne, le supposé Big Boss des terribles adversaires de Daisuke et compagnie.
Selon des interprétations toute personnelles ayant court depuis le début de ces chroniques sur Giant Robo, le sixième épisode de Giant Robo c’est encore une fois et plus que jamais l’être humain et la machine…, des premières partitions que Masamichi Amano a truffé de sons, de rythmes, d’ambiances propres à évoquer de la grosse machinerie à vapeur, les merveilles d’un progrès profitable à tous, on dérive peu à peu aidés par des pistes toujours plus sombres et amères, dans l’envers du décor, dans tous les mensonges et sacrifices constituants le terreau nauséabond nécessaire à tous les prodiges de surface.
Et maintenant ? Maintenant que les vérités les plus cruelles ont été révélées, que, merveille de la fiction japonaise en général, tout manichéisme puéril a été écarté, que nos héros sont faces à leurs choix, leur conscience, que reste t’il, que faire, et où aller ?
Comme la musique est décidément en avance sur bien des choses, les partitions de Masamichi Amano semblent prendre alors de la hauteur sur les tracas humains et artificiels, les harmonies se font plus complexes, les chœurs du philharmonique de Varsovie se font plus présents, instruments de musique et voix humaines se rencontrent, se fondent, rompent pour mieux se retrouver dans de magnifiques morceaux tels celui soumis à vos oreilles dans l’épisode précédent, tel celui qui vient dans la même veine et plus encore, Souzetsu ! Ryouzanpaku Expert Ikusa ; Héroïque ! Une bataille d’experts du combat, superbe démonstration 100% Amano qui, bien mieux que des réponses, offre toutes les voies pour y parvenir à celles et ceux que ça intéresse…
Souzetsu ! Ryouzanpaku Expert Ikusa, une composition de Masamichi Amano pour le sixième épisode de la série de 1992 Giant Robo, avec à la réalisation, Yasuhiro Imagawa.
Voilà, pour cette neuvième chronique consacrée aux musiques colossales de la gigantesque série Giant Robo version 1992.
Il me reste à remercier Philippe à la technique, Léa et Alexiel Bibine pour les extraits sonores, l’ami Teddy pour les traductions, ainsi que le magazine Animeland pour son encyclopédie exhaustive des animés, indispensable support technique pour la réalisation de ces épisodes, à bientôt !