Bonsoir et bienvenue dans cet épisode de ça n’intéresse que nous, une chronique qui entend proposer lors de chaque volet un survol du vaste éventail des musiques de dessin animé et jeu vidéo avant tout nippon, suivant un support, un compositeur ou un thème par épisode.
Aujourd’hui, quatrième des huit chroniques sur une série aussi monumentale qu’exceptionnelle : Giant Robo, avec un focus sur la musique du troisième épisode de la série.
Giant Robo, malgré sa démesure, ne proposant que 7 épisodes, ce troisième opus est inévitablement l’occasion pour le récit de glisser du confort relatif des deux premiers épisodes, afin d’aller beaucoup plus dans le dur des péripéties centrales de l’aventure, la musique suivant cette tendance en se composant avant tout de morceaux vindicatifs et /ou dramatiques. Ou quand les promesses de lendemains radieux, la marche fantastique du progrès, assez présentes dans les deux premiers épisodes, le cèdent inéluctablement au péril, à l’incertitude, à la pression.
Vous le devinerez si vous avez écouté les autres chroniques dédiées à la bande originale de Giant Robo, on a beau glisser vers la grosse bagarre, ici pas de fusion funky pour souligner les moments d’action, mais souvent une sonorité et des percussions martiales ; c’est toujours l’orchestre philharmonique de Varsovie, avec Masamichi Amano à la baguette, qui est en charge de la musique, et donc l’absolue majorité des thèmes proposés sonnent avant tout classiques, symphoniques.
Ce sera l’occasion pour le compositeur japonais de s’en donner à cœur joie sur les emprunts à l’ensemble du travail de ses illustres ainés avec peut-être bien l’épisode comptant le plus de citations du grand répertoire classique entre autres, tout du moins dans ce que ma culture clairsemée m’a permis de relever.
On y notera par exemple des dérapages controlés du côté du requiem en ré mineur de Mozart…
Quelque chose de plus contemporain avec ce passage très Les Dents de la Mer de John Williams… ou alors quelque chose de plus ancien ? N’hésitez pas à me le dire si vous savez.
Et bien sûr ce qui semble être l’influence principale de Masamichi Amano sur Giant Robo, Dmitri Chostakovitch, immense compositeur russe du 20eme siècle, dont la science de la démesure trouve un écho particulièrement éclairé dans le travail du compositeur japonais.
Tout d’abord la revisitation du 5e mouvement de la 5e symphonie que vous connaissez bien, c’est dans cet épisode de Giant Robo qu’on retrouve cette partition…
Puis ce pastiche tonitruant du 4eme mouvement de sa symphonie n°9, autant de clins d’œil que nous trouverons le moyen de vous proposer d’une manière ou d’une autre accompagnés de leur inspiration, quelque part sur la toile, notamment sur le site de RVR, je vous tiens au courant.
Au menu donc bagarres et tragédie, ce troisième épisode de la série sera aussi l’occasion pour Masamichi Amano de composer des thèmes lents et denses, pour habiller des moments solennels et/ou tragiques de l’intrigue, toujours avec les moyens à la hauteur des excès de pouvoir et de technologie affichés à l’écran.
En voici un bel exemple avec Shizuma Hakase yo Eien ni, Professeur Shizuma, pour l’éternité, puis on s’attardera intégralement sur la flamboyante Hatsurei ! Denji Net-Wire Sakusen, Proclamation ! Opération filet électrique.
L’orchestre philharmonique de Varsovie, dirigé par Masamichi Amano qui interprétait la solennelle Shizuma Hakase yo Eien ni, suivie de la Ravelienne ou Bizetine, oserais-je spéculer, Hatsurei ! Denji Net-Wire Sakusen, deux compositions qu’il réalisait pour le troisième épisode de la série de 1992 Giant Robo, avec à la réalisation, Yasuhiro Imagawa
Voilà, pour cette quatrième chronique consacrée aux musiques colossales de la gigantesque série Giant Robo version 1992.
Il me reste à remercier Philippe à la technique, Léa et Alexiel Bibine pour les extraits sonores, l’ami Teddy pour les traductions, ainsi que le magazine Animeland pour son encyclopédie exhaustive des animés, indispensable support technique pour la réalisation de ces épisodes.
Et maintenant… ils sont toujours là,les larrons incontrôlables qui se sont chargés du doublage de la série Ken le Survivant, avec les milles facéties qu’ils ont glissés dans cette œuvre qui n’en demandait pas tant, avec ce rapport si particulier au bon goût et au bon sens qui leur sied à merveille…