Bonsoir et bienvenue dans cet épisode de ça n’intéresse que nous, une chronique qui entend proposer lors de chaque volet un survol du vaste éventail des musiques de dessin animé et jeu vidéo avant tout nippon, suivant un support, un compositeur ou un thème par épisode.
Aujourd’hui c’est le début de huit chroniques pour les sept épisodes constituant une série d’exception : Giant Robo.
Giant Robo, chikyu ga seishi suru hi, (Giant Robo, le jour où la terre s’est arrêtée) animés issus de l’œuvre du Mangaka Mitsuteru Yokoyama, c’est donc une série de 7 OAV de 1992 où s’affrontent, surprise, des robots géants.
C’est également une série avec une identité non seulement plus ou moins steampunk, ce genre fictionnel dans lequel on crée des mondes alternatifs où la science tournant autour de vieilles technologies d’inspiration 19eme est à l’origine des machines les plus étonnantes, mais aussi rétro, hommage au genre Robot Géant existant depuis les absolus débuts de l’animation japonaise, 29 ans plus tôt avec l’arrivée sur petit écran du premier d’entre eux : Tetsujin 28 gô, série également tirée de la production manga de Mitsuteru Yokoyama, le père du genre.
Mais Giant Robo version 1992, c’est aussi une histoire de personnages à super pouvoirs, une série qui se termine sur une fin plutôt retorse, une série incroyablement bien réalisée même pour les hauts standards de l’époque, une démesure visuelle, sonore, stylistique, et sur un plan plus pragmatique, financière qui précipitera une partie des entités de production ayant chaperonné la série au bord du gouffre, ce qui ne lassera jamais de m’amuser, parce que toute proportion gardée, ça me fait toujours penser au flim Cleopatre, cette méga, mega production de 1963 qui faillit couler la Xxth century fox parée de tant d’excès et de démesure… et qu’entre un film qui s’appelle Cleopatre et Giant Robo l’iconique robot géant dont le design l’emprunte généreusement à un sarcophage de pharaon, le thème de l’Égypte antique est décidément à réfléchir à deux fois pour toute mega production qui voudrait se lancer sur le chemin d’un succès garanti.
Pour accompagner cette œuvre d’exception d’une bande-son à la hauteur des colosses de métal évoluant au gré des nombreuses péripéties de l’histoire, on trouve Masamichi Amano, compositeur né en 1957 .
Quand on écoute certains travaux que Masamichi Amano a livré pour le monde de l’animation japonaise, on peut parfois le soupçonner d’avoir fait le taf, c’est à dire avoir livré exactement ce qu’on attendait de lui, à savoir de la musique de dessin animé, des musiques péchues pour des moments d’action, des musiques tristes pour des moments tristes… pas plus, pas moins.
Maiiiis… Quand on écoute le travail que Masamichi Amano a livré pour les sept épisodes de Giant Robo… on crée une chronique qui s’intitule ça n’intéresse que nous, on prend une des musiques de l’œuvre pour en faire son générique, on prépare au moins une chronique par épisode tant il y a à dire et surtout à écouter, on reste plutôt béat d’admiration tant le compositeur a crée une musique épousant au mieux tous les aspects, les particularités de chaque épisode.
Et on en profite pour développer sur la musique de dessin animé nippon en général parce que la musique de Giant Robo possède en gros tous les aspects propres au genre.
Ainsi dans Giant Robo il y a un thème principal, celui que vous avez écouté en début de chronique, des thèmes pour des personnages ou des événements, moult variations de ces thèmes, des emprunts au grand répertoire classique, des variations sur les emprunts au grand répertoire classique, et moments d’une joie certaine qui n’intéresse que nous, des partitions uniques, tout du moins propres à chacun des épisodes, où les thèmes récurrents à la série ne sont peu ou pas cités, où le compositeur pousse à chaque fois plus loin une écriture qui n’appartient qu’à lui, un genre d’exercice dans lequel Amano rejoint une ligne de crête entre sa création personnelle et l’utilité de ses compositions pour le support animé.
Dans la mesure du possible, certains de ces morceaux rognant copieusement sur le temps imparti à ma chronique, ce seront ces partitions que je laisserai à votre écoute en fin d’épisode tel, A Great Fissure A Tumult ! Alberto Attacks partition hyper pertinente avec ce motif de fond évoquant, je n’sais pas, le progrès en marche, et/ou une formidable machinerie à vapeur ? Une composition de Masamichi Amano totalement en phase avec le côté steampunk de l’œuvre me semble-t-il, pour le premier épisode de Giant Robo.
A Great Fissure A Tumult ! Alberto Attacks, une partition de Masamichi Amano issue du premier épisode de la série animée Giant Robo réalisée par Yasuhiro Imagawa, interprétée par l’orchestre philharmonique de Varsovie, qui enregistrera toute la bande son de Giant Robo, avec Masamichi Amano à la baguette.
Voilà pour cette première irruption dans l’aspect sonore de l’incroyable série Giant Robo version 1992. Il me reste à remercier Philippe à la technique, Léa et Alexiel Bibine pour les extraits sonores ainsi que le magazine Animeland pour son encyclopédie exhaustive des animés, indispensable support technique pour la réalisation de ces épisodes.
Et maintenant en guise d’au revoir, hors contexte et sans prévenir, place aux larrons incontrôlables qui se sont chargés du doublage de la série Ken le Survivant, et des milles facéties qu’ils ont glissés dans cette œuvre qui n’en demandait pas tant, avec ce rapport si particulier au bon goût et au bon sens qui leur sied à merveille…