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CNIQN Autour de Leiji Matsumoto 8 : Kaoru Wada & Richard Wagner

Pour écouter la chronique, cliquez ici.

Bonsoir et bienvenue dans cet épisode de ça n’intéresse que nous, une chronique qui entend proposer lors de chaque volet un survol du vaste éventail des musiques de dessin animé et jeu vidéo avant tout nippon, suivant un support, un compositeur ou un thème par épisode.

Aujourd’hui, huitième volet de nos épisodes consacrées au formidable monde musical entourant le créateur de Manga et réalisateur Leiji Matsumoto, tout au long des dessins animés d’exception qu’il a contribué à créer.

On s’est un peu penché sur les incursions du grand répertoire de la musique classique dans l’œuvre de Leiji Matsumoto, notamment dans l’épisode 5 avec l’utilisation des tubes classiques de Tomaso Albinoni et Peter Grieg. Aujourd’hui on enfonce le clou, à travers le compagnonnage entre l’univers de Matsumoto et un compositeur aussi important qu’inattendu : Richard Wagner.

Ça ne s’entend peut être pas puisque qu’avec du montage et un ton assuré on peut faire passer bien des choses, mais, compte tenue des sources relativement limitées en occident sur la musique de dessin animé japonais, et sur le côté amateur, mot dense appréciable à plus d’un titre, de votre serviteur, les plus exégètes d’entre vous ont peut être bien fini par se rendre compte combien cette chronique est truffée d’approximations, voire carrément d’erreurs. Alors désolé sincèrement, Et pourtant, je parle, parce que si j’attends d’être infaillible sur le sujet, cela ne se fera juste jamais…

Par contre, maintenant… que dire, pour parler de Wagner et des immortels qui forment le corps sacré des grands noms de la musique classique en général ? Et bien qu’il y a moult moult personnes formidables qui feront ça bien bien mieux que moi, notamment Frédéric Lodeon, grand violoncelliste et taulier de l’émission inoubliable carrefour de l’odeon sur France Musique entre autres, Frederic Lodeon qui lançait donc sur Wagner dans son émission quelque chose du genre :

ouiii alors certains sont laaaa à rouspéter sur l’omnipotence Wagner, Wagner, toujours Wagner, encore Wagner

« Pour ou contre Wagner en somme hein ? », « Alors oui, oui oui… Maiiiis booon Wagner, c’est comme l’Himalaya, on peut être pour ou contre l’Himalaya, oui bon n’empêche que l’Himalaya, il est là, et il faut bien faire avec ! »

Richard Wagner, Leiji Matsumoto a donc tout à fait fait avec, plus ou moins de deux manières différentes :

Tout d’abord par l’utilisation expresse de sa musique, à savoir ce qu’on écoute, un réarrangement de ses partitions pour les besoins d’une série ou d’un film telle cette revisitation que j’apprécie particulièrement, de ses tube Parsifal et Tristan et Iseult par Katsuo Ohno, pour DNA Sight 999, une série de 1998 ; une façon de faire dont le cinéma occidental est prodigue, terrain de nombres d’exemples heureux dans le genre, on peut notamment penser à Barry Lindon, le flim de Stanley Kubrick, et aussi, concernant directement notre sujet du jour, à Excalibur de John Boorman, et son utilisation très pertinente de la musique de Wagner, car que ce soit Perceval, Parsifal, Tristan et Isolde, Lancelot et Genièvre, la mort de Siegfried, la mort d’Arthur, tout découle des mêmes sources mythologiques…

Ensuite par l’emprunt des thèmes célèbres du compositeur comme fond d’intrigue, par exemple l’anneau des Nibelung, LE opéra fleuve de Wagner devenant ici le sous-titre de Harlock Saga, une série de 1999 mettant en scène notre éternel Albator dans des aventures toute d’inspiration wagnérienne donc, accompagnées musicalement par le compositeur Kaoru Wada.

Sur cette série, à l’instar de ce qu’avait pu faire son compatriote Kimori sur le film L’Atlantis de ma jeunesse avec la musique de Tomaso Albinoni, le compositeur Kaoru Wada part de quelques notes totalement iconiques d’un thème célèbre initié par Richard Wagner, ici la mort de Siegfried, pour digresser sur sa composition personnelle.

Ce que j’apprécie particulièrement avec l’initiative de Kaoru Wada, c’est, qu’en tant qu’amateur de bande son de musique de dessin animé japonais, ses compositions s’écoutent tout à fait, ensuite qu’en tant qu’amateur de passerelles, voire de viaduc de millau entre les genres, pour citer dans l’idée une amie d’ami, il fallait un compositeur loin de l’Europe pour oser jouer sans pression avec l’œuvre de Wagner, chapeau l’artiste !

Avant de finir, il faut absolument que je vous dise que j’ai eu l’immense privilège de poser une question directement à Leiji Matsumoto sur sa filiation à Wagner, lors de vous savez, ce moment où le micro se promène en fin de conférence pour les questions du public, ici en l’occurrence au festival d’Angoulême, pour la venue du maître il y a quelques années de cela. Sa réponse fut un mélange savoureux de botter en touche, accompagné de généralités sur la musique classique dans ses diverses œuvres, digne réponse évasive à une question qui devait ne pas lui sembler moins, surtout si je n’ai pas réussi à me faire comprendre du traducteur. Un éloge du brouillard ️ que je chérirai jusqu’à la fin des temps…

Allez maintenant, vous allez pouvoir vous faire votre propre opinion du travail de composition original, et de réinterprétation de l’œuvre de Richard Wagner par le compositeur Kaoru wada au travers des deux pistes à venir : Der Zusammenbruch, l’effondrement, suivie de Maetel, pour la série animée de Harlock Saga.

C’était Der Zusammenbruch, suivie de Maetel, deux compositions de Kaoru Wada pour la série Harlock Saga, l’anneau des Nibelung, réalisée par Yoshio Takeuchi.

Voilà pour cette huitième incursion dans l’aspect sonore du monde foisonnant de Leiji Matsumoto, il me reste à remercier Philippe à la technique, Léa et Alexiel Bibine pour les extraits sonores, ainsi que l’équipe d’Animeland, le magazine spécialisé depuis longue date sur la japanime pour avoir créé l’encyclopédie des animés, qui comme son nom l’indique a pour fonction de dresser de manière exhaustive la liste de tout ce qui s’est fait en dessin animé au pays du Soleil Levant des années 60 à nos jours, indispensable support technique régulièrement consulté par nos soins pour pouvoir préparer ces émissions.Et comme dirait maintenant le mythique Jean Topart à la fin de chaque épisode des Cités d’Or : Au revoir, à bientôt.

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