Le zombie est la plus grosse star du monde (avec Michael Jackson).
Depuis son premier rôle fracassant dans La Nuit des Morts-vivants de Georges A. Romero, il a joué dans des centaines de films (avec plus ou moins de réussite) qui l’ont fait connaître partout dans le monde…
Puis il a connu la consécration ultime avec le clip Thriller au côté de son compère cité plus haut…
Loin de se reposer sur ses lauriers décomposés, il a fait preuve d’un remarquable feeling en s’associant corps et asticots à la saga Resident Evil de l’éditeur de jeux vidéos Capcom, qui s’écoulera dans le monde à raison de dizaine de millions d’exemplaires…
Son dernier gros tour de force est son retour dans des médias plus narratifs tel la bande dessinée, où il s’impose avec la série Walking Dead de Kirkman et Adlard.
Enfin, ses récentes incursions dans le domaine des séries TV achèvent de dresser le portrait sans égâââle de ce monstre oui peut être, mais monstre sacré surement!
Personnellement l’envie de faire une bédé dans le genre m’a brusquement attaqué lorsque j’ai joué au remake de Resident Evil 1 sur Nintendo game Cube. Ce jeu propose des ambiances absolument fantastiques et des ingrédients finalement peu courants dans le genre zombie (intérieurs feutrés de vieilles demeures baignés dans de belles lumières tamisées contrastant avec d’autres endroits cauchemardesques, étrange et attachante attitude des protagonistes de l’histoire tous très réussis mais parfois assez décalés face à l’horreur de la situation) dues sans doute à l’originalité salvatrice de cet opus, référence d’un nouveau genre: l’horreur, en jeu vidéo.
Ajouté à cela la frustration due au fait que les films tirés de la licence ne suscitent rien sinon une interrogation: « pourquoi ont-ils appelés ces trucs Resident Evil? » et paf, l’envie de créer une bédé avec cette approche particulière réussit à me pousser sur ma table à dessin, jusqu’à produire à l’heure d’aujourd’hui une cinquantaine de planches d’une histoire qui devrait en compter 120…
Vous trouverez ci-dessous toutes les planches existantes de l’histoire dans pleins de versions différentes, crayonné, premier essai d’encrage, encrage abouti, essai de niveau de gris…Tous les textes sont posés et de temps à autre je changerai une planche pour une version plus récente…
Anecdote
Une pratique chronique en bédé consiste à s’inspirer fortement de célébrités pour créer ses personnages; Sean Connery a ainsi prêté ses traits aux héros de papier de Marini et Alex Alice dans respectivement l’Étoile du Désert et le Troisième Testament, Lee Marvin « fut » le général Carrington dessiné par William Vance dans XIII et, exemple immortel si l’en est, un fabuleux casting de comédiens illustres a déboulé en guest star dans les planches d’Asterix ou de Lucky Luke par l’intermédiaire du trait magique d’Uderzo pour le premier, Morris pour le second, le tout orchestré par Goscinny…
L’idée est intéressante, puisqu’elle ne gênera pas le lecteur ne connaissant pas la référence, et donnera une dimension supplémentaire à la lecture de ceux, plus avertis, qui connaitront les acteurs; qui plus est, l’utilisation abusive du procédé sera difficilement du fait des auteurs cités plus haut, compte tenu de leur savoir-faire hyper professionnel.
Du reste l’idée me chatouilla l’esprit à moi aussi, au moment de la création de La Nuit a des Dents, de m’inspirer de personnages réels pour les principaux protagonistes de l’histoire, mais qui allais-je donc y mettre? L’idée était de proposer des références nouvelles, obscures et décalées, la comparaison entre mon travail et celui des gros gros balèzes cités plus haut n’étant pas pensable… Qui plus est, des acteurs trop connus ou trop emblématiques auraient détourné l’histoire de l’ambiance générale, pour aboutir en une sorte de décalage hors sujet plutôt désagréable…
La solution me vint par l’entremise d’un ami passionné de cinéma, avec qui nous avions une discussion sur le monde du film de fesse (conté à merveille par l’un des meilleurs films ricains de ces 20 dernières années, Boogie Night); à mesure que je me penchais sur le sujet (…oulalah que ce fut difficile,…sisi je vous assure!) je me rendais compte que les acteurs stars du milieu pornographique américain des années 80 90 étaient peu nombreux et hyper emblématiques, du fait de leur présence systématique dans un très grand nombre de film et de leur dégaine incroyable (Genre Les Inconnus dans leur parodie de Santa Barbara)
…Petits, grands , musclés, poilus de partout où rasés de près, de par leur surfaçon de jouer, tous dégageaient une image étrange faite de vulgarité exacerbée, de décontraction californienne, d’un…truc étrange, qui découlait sans doute de leur profession particulière…Toujours est-il, le genre zombie ayant cette capacité à s’intégrer à tout type d’univers (réalité, western, guerre, post apocalyptique) je décidais donc sans que cela n’interfère dans l’histoire, de m’inspirer fortement de ces acteurs de l’ombre pour créer la plupart des héros de mon récit…
Au final l’effet obtenu est proche de ce que je souhaitais, les protagonistes inspirés de ces extrémistes babyloniens du cinéma changent de mes personnages habituels, et soit le lecteur n’est pas dans la confidence et l’inspiration ne se voit pas, soit il est averti (héhé) et un certain décalage ironique avec le drame du récit peut voir le jour suivant le niveau de lecture, ajoutant une nouvelle dimension, ce qui sera toujours appréciable!
Vous trouverez ci-après un tableau de corrélation non-exhaustif sur les protagonistes de La Nuit a des Dents et leur source d’inspiration, en attendant que de nouvelles stars viennent gonfler l’effectif!
Thèmes musicaux qui ont particulièrement imprégné l’ambiance de La Nuit a des Dents:
_Lilac Wine, Strange Fruit, Sinnerman entre autres morceaux chantés par Nina Simone.
_La bande son de Resident Evil de Capcom sur Nintendo Game Cube