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Bonsoir et bienvenue sur RVR dans cet épisode de ça n’intéresse que nous, une chronique qui entend proposer lors de chaque volet un survol du vaste éventail des musiques de dessin animé et jeu vidéo avant tout nippon, suivant un support, un compositeur ou un thème par épisode.
Aujourd’hui, cinquième volet de nos épisodes consacrées au formidable monde musical entourant le créateur de Manga et réalisateur Leiji Matsumoto tout au long des dessins animés d’exception qu’il a contribué à créer, avec plus précisément au sommaire, le premier de deux épisodes où nous nous pencherons sur une œuvre phare de maître Matsumoto : la série, connue chez nous sous le nom d’Albator 84.
Albator 84, c’est d’abord, en lieu de point de départ scénaristique de la série, un flim, sorti en 1982, celui dont la bande son va nous occuper aujourd’hui, waga seishun no Arcadia, l’Atlantis de ma jeunesse en français, qui comme son nom l’indique s’attarde sur une version de la jeunesse du pirate de l’espace et sa rencontre déterminante avec Toshiro, Alfred en version française, son plus grand ami, le créateur de son vaisseau, l’indispensable passeur entre le jeune Albator et la légende qu’il s’apprête à devenir.
Fait intéressant que j’ai appris tout récemment par l’écoute d’un épisode du podcast Blockbuster de Frédéric Siegrist sur France Inter dédié à Leiji Matsumoto, le visionnage d’un film français, Marianne de ma jeunesse de Julien Duvivier, aurait constitué un tel bouleversement pour Maître Matsumoto qu’il aurait su à ce moment-là vers quelles directions bien personnelles il allait faire évoluer son univers. Le clin d’œil évident entre le titre du film du réalisateur français et celui du réalisateur nippon laisse à penser toute la pertinence de l’anecdote.
Pour accompagner musicalement L’Atlantis de ma jeunesse, on trouve Toshiyuki Kimori, né un 24 août 1947, mort hélas seulement 40 ans plus tard le 11 avril 1988.
Le moins que l’on puisse dire quand on écoute l’œuvre musicale laissée par Kimori, c’est qu’il ne passe pas du tout à côté de son sujet. À l’instar de son compatriote Seiji Yokoyama sur Albator 78, tout, dans ses compositions, évoque merveilleusement le champ lexical de la piraterie dans une interprétation romantique du genre : Les élans de bravoure, de rébellion et d’audace, la traversée de moments sombres, durs, dangereux, de tragédies planétaires, de choix terribles, mais aussi de moments de grâce… L’aventure pirate avec un grand A !
D’ailleurs, quant à le comparer avec ses collègues, Toshiyuki Kimori est de ceux qui n’hésitent pas à jouer avec une constante qui reviendra souvent dans ces lignes, d’autant plus qu’elle constitue une passerelle culturelle des plus pertinentes, à savoir, l’invocation tel quel du grand répertoire de la musique classique dans du dessin animé japonais si l’occasion s’en fait sentir, comme dans cette utilisation de l’adagio d’Albinoni pour souligner un moment dramatique du film que, du reste, je me garderai bien de dévoiler…
Comme me le faisait remarquer un ami musicien à l’origine de ma présence derrière ce micro RVR, en plus des compositeurs que je me plais à aborder chaque semaine, il convient de saluer le talent, la solidité, la souplesse, le professionnalisme des différents orchestres qui amènent toutes ces partitions incroyables à la réalité.
Ils sont souvent japonais, mais aussi polonais, israéliens, américains entre autres et, ça peut se deviner je l’espère, avec cette variation à partir de la chanson de Solveig de Edvard Grieg qui passe en fond, ces musiciens sont amenés à passer en quelques notes du classique avec toute l’exigence maintenant pluri séculaire que des générations de regards ont amené à cet art, à la musique de dessin animé et toutes les surprises que cela comporte, toujours avec sérieux, brio, virtuosité.
Nous vous laissons maintenant apprécier une des plus belles partitions de Kimori, soulignant un des plus beaux moments de Captain Harlock dans ses passages sur grand et petit écran : Le premier vol de l’Atlantis, au travers de Taiyô wa hananai , la piste dédiée, issue de la bande son du film L’Atlantis de ma Jeunesse.
La divine Taiyô wa hananai issue du film animé initiant les débuts d’Albator version 1984, L’Atlantis de ma Jeunesse, realisé par Tomoharu Katsumata, avec Toshiyuki Kimori à la composition.
Voilà pour cette cinquième incursion dans l’aspect sonore du monde foisonnant de Leiji Matsumoto, il me reste à remercier Philippe à la technique, Léa et Alexiel Bibine pour les extraits sonores, ainsi que le magazine Animeland pour son encyclopédie exhaustive des animés, indispensable support technique pour la réalisation de ces épisodes.
Et comme dirait maintenant le mythique Jean Topart à la fin de chaque épisode des Cités d’Or : Au revoir, à bientôt