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Ashita no Joe & Ichiro Araki

Pour écouter la chronique, cliquez ici

 

Bonsoir et bienvenue dans cet épisode de ça n’intéresse que nous sur RVR, une chronique qui entend proposer lors de chaque volet un survol du vaste éventail des musiques de dessin animé et jeu vidéo avant tout nippon, suivant un support, un compositeur ou un thème par épisode.

Aujourd’hui on renfile Gants et protège-dents, puisqu’on retourne sur le ring. Aujourd’hui j’annonce, Ashita no Joe, 2eme round, victoire par KO, les paris sont ouverts.

Le 2 février dernier, décédait le plus grand porteur d’haltères de tout Hollywood, en ce sens que lui seul pouvait rendre muscles pour muscles aux deux plus gros bras du cinéma outre Atlantique des années 80 et 90, Arnold Schwarzenegger et Sylvester Stallone. Le 2 février dernier Carl Weathers alias Dillon dans Predator alias Apollo Creed dans la saga Rocky laissait à d’autres le rôle capital du rival, de l’adversaire, du sparring partner. So long Mister Weathers…

Si l’opportunité de rendre hommage à Apollo Creed est une fin en soi, dans cette chronique se déroulant dans le monde de la boxe, il suffit de tendre l’oreille pour raccrocher les wagons avec ce qui n’intéresse que nous, et constater qu’entre la première et la deuxième série d’Ashita no Joe, 10 ans se sont écoulés, qu’entre le dessin animé de 1970 et celui de 1980 il y a Rocky, flim de 1976 avec l’inoubliable bande originale de Bill Conti que l’on écoute en fond depuis l’hommage à Carl Weathers, toute emprunte de sonorités baroques, tragiques, accordant instruments de musique et gants de boxe sur ce qui les lie le mieux : une certaine idée du beau et de la noblesse, notions qui sur le ring de boxe ou dans la fosse de l’orchestre, s’affranchissent enfin des supercheries du statut.

L’idée a fait son chemin ailleurs manifestement, ce qu’on écoute maintenant n’étant plus du Bill Conti, mais le fruit de la composition de Ichiro Araki pour la suite des aventures de Joe Yabuki, le Joe de Ashita no Joe.

10 ans entre la première et la deuxième série de Ashita no Joe. Certaines choses ont changées, d’autres pas. C’est toujours le tandem magique Osamu Dezaki/Akio Sugino à la barre pour la réalisation et le chara design du dessin animé, et Joe reste cette icône d’une jeunesse âpre avec un cœur et des poings gros comme ça, traçant son chemin comme il peut entre force, amertume, instants précieux et fragilité.

En revanche, les partitions fraîches, granitiques, épurées à l’extrême de Masao Yagi le cèdent maintenant à quelque chose de plus riche, plus baroque, plus funky, plus disco : le travail de composition de Ichiro Araki donc, dont Ashita no Joe version 1980 est le principal témoignage de composition de bande originale de dessin animé, plus en phase avec le tournant des années 70 80, que ce soit dans les moments punchy, intimistes, ou dramatiques.

Tranchant assurément avec les thématiques principales des fictions animées nippones de son époque, science fiction et engins fantastiques, les partitions de Ichiro Araki s’inscrivent sensiblement dans cette différence, par l’entremise de moments notamment jazzys, bluzzys, bien en phase avec le récit.

Si le musicien, né en 1944, nous livre une suite de partitions type, avec la palette complète d’habillage de moments graves, denses, légers, des emprunts, pastiches et autres clin d’œil à l’époque, comme les amateurs d’Isaac Hayes auront pu s’en rendre compte sur certaines pistes en fond, il nous gratifie dans cet animé sur la boxe de morceaux qui tabassent, purement et simplement, telles ces 2 pistes très punchy, très training, très flamboyantes, Rolling Fighter et Training, le premier combat contre Rikiishi, que l’on écoutera en intégralité.

En plein dans la face, en plein dans le sujet, c’était Rolling Fighter et Training, le premier combat contre Rikiishi, 2 compositions de Ichiro Araki, pour la série animée de 1980 Ashita no Joe, avec Osamu Dezaki à la réalisation.

Voilà, pour ce deuxième round sur la musique consacré à Ashita No Joe, il me reste à remercier Philippe à la technique, Léa et Alexiel Bibine pour les extraits sonores, Teddy pour les traductions, ainsi que le magazine Animeland pour son encyclopédie exhaustive des animés, indispensable support technique pour la réalisation de ces épisodes.

Et maintenant en parlant de patates dans la face, les revoilà,les vauriens qui se sont chargés du doublage de la série Ken le Survivant, et des milles facéties qu’ils ont glissés dans cette œuvre qui n’en demandait pas tant, avec ce rapport si particulier au bon goût et au bon sens qui leur sied à merveille…

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