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Bonsoir et bienvenue dans cet épisode inaugural de ça n’intéresse que nous sur RVR, la chronique qui entend proposer lors de chaque volet un survol du vaste éventail des musiques de dessin animé et jeu vidéo avant tout nippon, suivant un support, un compositeur ou un thème par épisode.
Aujourd’hui, avec tristesse, hommage, et une pointe d’opportunisme, puisqu’il nous a quitté en février dernier à l’âge de 85 ans, nous commencerons à explorer le formidable monde musical entourant l’auteur de Manga et réalisateur Leiji Matsumoto, tout au long des dessins animés d’exception qu’il a contribué à créer.
Sur fond d’Aquarius Myth, avec l’incontournable Kazuko Kawashima au chant, sur un morceau de Hiroshi Miyagawa, le compositeur que nous évoquerons aujourd’hui, abordons le cas de Leiji Matsumoto.
Cette chronique ayant pour vocation à faire partager des instants musicaux, je ne m’attarderai que brièvement sur le fait qu’il s’agit d’un des plus importants créateur de bande dessinée japonaise de l’histoire, je passerai sur le fait que ses œuvres, surement plus connues que son nom, Captain Harlock alias Albator, Queen Esmeraldas, Galaxy Express 999, Space Battleship Yamato entre autres, ont bouleversé des millions de petits et grands à travers la planète, et je survolerai la reconnaissance profonde que j’éprouve envers Leiji Matsumoto car grâce à lui, j’ai grandi loin du plancher des vaches, la tête pleine de rêves et d’aventures épiques en suivant Albator, le Pirate de l’Espace le plus classe du monde, épris d’indépendance, de romantisme, de liberté, tout au long de sa quête inachevée d’idéal.
Voilà brièvement, pour Leiji Matsumoto.
Une chose en entrainant une autre, puisque cet artiste aura marqué et façonné des pans entiers de la japanimation, il fut entouré de ceux qui deviendront parmi les plus grands compositeurs du genre, tout au long de la production d’animés basés sur son univers, et ce sont eux vers qui nous vous proposerons d’aller à la rencontre, le long des épisodes dédiés au grand Leiji.
On commence donc par le commencement, avec la première incursion de Leiji Matsumoto dans le monde du petit et grand écran : Uchu Senkan Yamato (Yamato, le cuirassé de l’espace), une succession de séries et de flims s’étalant de 1974 à 1983, qui racontent les aventures hors normes de l’équipage du Yamato, un ancien navire cuirassé de la flotte japonaise de la 2nde guerre mondiale, transformé en puissant vaisseau spatial, qui sauvera la Terre à maints reprises au prix de lourds sacrifices, et explorera l’inconnu des confins stellaires tel l’USS Enterprise dans Star Trek, une des influences principales à l’origine du projet Yamato.
Pour accompagner musicalement cette franchise ambitieuse, qui marque un tournant dans l’histoire de l’animation japonaise, un compositeur : Hiroshi Miyagawa, né le 18 mars 1931, mort le 21 du même mois 2006.
Hiroshi Miyagawa va marquer de sa patte formidable l’incroyable fresque du Yamato, au travers de ses compositions épiques.
Parce que c’est ça, selon votre humble serviteur, Hiroshi Miyagawa : un compositeur au talent totalement en phase avec la démesure suggérée par les péripéties que traverse le Yamato, jusqu’à incarner ce moment des seventies où l’animation japonaise entame son ascension dantesque.
Quand la qualité générale de l’animation japonaise est encore loin des sommets qu’elle atteindra de manière générale à la fin du XXe siècle, et constitue donc un frein aux ambitions évoquées précédemment, il n’en est absolument pas de même au niveau sonore, puisque de complètes formations orchestrales de qualité se retrouvent au service du support narratif animé avec un but évident : compenser les limites de ce qui se passe à l’écran grâce à une interprétation musicale avec une technique elle bien plus aboutie.
Résultat : Là où, des décennies plus tard, une partition accompagnant ce genre d’histoire aurait pu être empruntée de compromis, de moments complexes, en retrait voire transparents, la ligne tracée par Miyagawa en 1974 est claire : c’est une absence totale de retenue, de complexe, pour un festival d’excessif et de baroque, du sans limites dûment assumé, une surreprésentation de ce qu’on peut voir à l’image !
Ça n’intéresse que nous sur RVR, et tout ce laïus n’engage que moi, mais avec Space Battleship Yamato, Hiroshi Miyagawa montre combien il peut tout faire, tout suggérer, tout souligner, de préférence plutôt 2 fois qu’une. S’il n’est pas forcément dans les précurseurs parmi les créateurs de musique de dessin animé japonais, il est sûrement de ceux qui ont dressé la ligne qu’emprunteront nombre de ses congénères compositeurs au moins jusqu’à la fin du XXe siècle, à savoir proposer une musique riche, ambitieuse, s’affranchissant souvent de son statut de musique utilitaire.
Après quelques extraits de cette savoureuse science du trop, tirés de la bande son de Yamato, le Cuirassé de l’Espace : Chapitre final, film animée de 1983 issu de l’univers fécond de Leiji Matsumoto, je vous laisse en compagnie de la magnifique et plutôt groovy Pluto Sea Battle, une piste venant du même film, toujours composée par Hiroshi Miyagawa.
Ce morceau dense avec ses relents de bande son de James Bond, c’était Pluto Sea Battle, une œuvre de Hiroshi Miyagawa, un compositeur qui reviendra évidemment lors d’une future chronique de Ça n’intéresse que nous tant on apprécie ici son fantastique travail…
Voilà pour cette première incursion dans l’aspect sonore du monde foisonnant de Leiji Matsumoto, il me reste à remercier Philippe sans qui cette chronique ne serait pas, LNA Zaroff et Alexiel Bibine pour les jingles ainsi que le magazine Animeland pour la création de son encyclopédie exhaustive des animés, indispensable support technique pour la réalisation de ces épisodes.
Et comme dirait maintenant le mythique Jean Topart à la fin de chaque épisode des Cités d’Or : Au revoir, à bientôt